Citertous ces noms, au delĂ  de la cĂ©lĂ©britĂ© acquise et du succĂšs rencontrĂ©, illustre un des aspects majeurs du surrĂ©alisme. FondĂ© par des Ă©crivains qui en Ă©laborĂšrent la doctrine, le surrĂ©alisme n'est pas un mouvement purement littĂ©raire. DĂšs le dĂ©but, il s'Ă©largit aux arts graphiques, fabrication d'objets divers, photographie et cinĂ©ma. Il fut l'un des premiers Ă  parler Vuque la langue est un code arbitraire, on se gardera de parler de vĂ©ritĂ© et de faussetĂ© d’une orthographe, d’une syntaxe, etc. Mais de faute : un manquement Ă  une rĂšgle orthographique Sonoeuvre fut traduite dans de nombreuses langues, et lui valut plusieurs prix et distinctions. La poĂ©tesse cubaine Fina GarcĂ­a Marruz est dĂ©cĂ©dĂ©e ce lundi 27 juin Ă  La Havane, ĂągĂ©e de 99 iv l'epaule d'athos, le baudrier de porthos et le mouchoir d'aramis. v. les mousquetaires du roi et les gardes de m. le cardinal. vi. sa majeste le roi louis treizieme. vii. l'interieur des mousquetaires. viii. une intrigue de coureur. ix. d'artagnan se dessine. x. une souriciere au xviie siecle. xi. l'intrigue se noue xii. georges villiers, duc de buckingham. xiii. monsieur bonacieux. xiv. l AcadĂ©miefrançaise, 1894 Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rĂȘve Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos, de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient Rms8lu. Mis Ă  jour mardi 26 octobre 2021 1627 Écrit par ArkĂ©oTopia Imprimer E-mail Afin de faciliter l’accĂšs Ă  des poĂšmes traitant des diffĂ©rentes pĂ©riodes de la prĂ©histoire et de l’histoire, la bande Ă  Augustin a Ă©tabli une brĂšve sĂ©lection allant du prĂ©-palĂ©olithique Ă  la pĂ©riode contemporaine. De quoi alimenter les cours de poĂ©sie pour les jeunes de 6 Ă  11 ans ou de se faire plaisir entre amis. PoĂ©sies sur la prĂ©histoire et l’histoire Les poĂšmes qui suivent ont Ă©tĂ© choisis selon quatre critĂšres leur relation avec l’archĂ©ologie, c’est-Ă -dire avec les compĂ©tences techniques de l’ĂȘtre humain Ă  travers le temps, leur relation avec une pĂ©riode dĂ©finie du temps recouvrant autant la prĂ©histoire que l’histoire, leur justesse scientifique c’est-Ă -dire du point de vue archĂ©ologique dans la limite de nos connaissances actuelles, leur accessibilitĂ© pour des jeunes d’aujourd’hui. Le public ciblĂ© concerne les professeurs des Ă©coles enseignant en fin de cycle 1 CP, de cycle 2 CE1-CE2 et en cycle 3 CM1, CM2 et 6e ainsi que les passionnĂ©s d’archĂ©ologie et de poĂ©sie quel que soit leur poĂšmes sĂ©lectionnĂ©s peuvent ĂȘtre utilisĂ©s en cours de poĂ©sie, mais Ă©galement en relation avec les cours de science pour l’Histoire, la gĂ©ographie et la dĂ©marche d’investigation ainsi que pour l’enseignement du numĂ©rique et des arts visuels en plus du français lexique. Une diversitĂ© de styles poĂ©tiques est recherchĂ©e avec alexandrins, sonnets, haĂŻkus, vers libres, etc. Les auteurs peuvent ĂȘtre de grands classiques comme des auteurs contemporains voire des jeunes ayant rĂ©alisĂ© une production dans le cadre d'un cours Ă  l'Ă©cole ou au collĂšge. Sommaire La prĂ©histoire PrĂ©-PalĂ©olithique PalĂ©olithique MĂ©solithique NĂ©olithique L'histoire AntiquitĂ© Moyen Âge PĂ©riode Moderne PĂ©riode Contemporaine La prĂ©histoire du PrĂ©-PalĂ©olithique au NĂ©olithique Rares sont les poĂšmes prĂ©sentant les diffĂ©rentes pĂ©riodes de la PrĂ©histoire. En voici un. Histoire de la PrĂ©histoire Comme un tout jeune enfant,Qui fait ses premiers pas,Au PrĂ©-PalĂ©olithique, tu te fier de toi, encore poursuivant,Tu dĂ©couvres le feu et tout en finesse,Au PalĂ©olithique, tu es un expert du de pertes de matiĂšre, il faut d'intelligence, tu vas MĂ©solithique, c'est la gloire des nous sommes, nous voilĂ  dĂ©jĂ  cosmopolites,Animaux et plantes sont NĂ©olithique, nous devenons Gransard-Desmond 1975- / CC BY NC SA, FĂ©vrier 2020 PrĂ©-PalĂ©olithique Faire du feu Prendre deux silex, Ce n’est pas le bon rĂ©flexe. Prendre un champignon ! On commence Ă  ĂȘtre bon. On tape sur une pyrite Ca fait l'effet d'une dynamite. VoilĂ  une belle Ă©tincelle ! Ajouter des brindilles pĂȘle-mĂȘle, On obtient un grand feu Qui fera des envieux !AurĂ©lie Pettoello, extrait de Comptines prĂ©historiques, Édition L'hydre jeunesse, mai 2008Avec l'aimable autorisation de l'auteurPoĂšme adaptĂ© Ă  des enfants de Cycle 2 CP-CE1-CE2 Retour au sommaire PalĂ©olithique Les Cro-Magnon L'un derriĂšre l'autre nous la recherche des lancerons les pierres qui tuentPour nourrir toute la nous appelle prĂ©historique,Mais nous inventons la dans nos grottes vĂ©nĂ©rĂ©es,Naissent les premiers artistes et l' cent, dans mille, dans dix mille ans,Dans le regard d'un enfant savant,Nos animaux reprendront de nouveaux dans nos esprits,Mammouths et bisons danseront,GrĂące aux hommes de Lamblin Merci le renne ! Je tanne une peau de rennePour en faire une robe d'hiver,J'y accrocherai des perles par centaines,Elle sera vraiment super !Je tanne un peau de rennePour en faire des chaussures,Avec un peu d'ocre et trois poils de hyĂšne,Elles auront fiĂšre allure !Je tanne un peau de rennePour en faire une sacoche,Pour ranger mes fruits et mes grainesEt ne plus en avoir plein les poches !Je tanne un peau de rennePour en faire une toile de tente,Elle me protĂ©gera sans peine,Il y fera toujours trente !Merci le renne !AurĂ©lie Pettoello, extrait de Comptines prĂ©historiques, Édition L'hydre jeunesse, mai 2008Avec l'aimable autorisation de l'auteurPoĂšme adaptĂ© Ă  des enfants de Cycle 2 CE1-CE2 Homme de la préhistoire Avec tes dessins d’un autre âge,Vestiges de ton passage,Tu as nourri notre imagination,Depuis tant de espoir quand tu as fait le feu !Combien tu as dû être heureux !Puis, tu as élevé des as dressé des as travaillé la terreEt découvert le as gravé la pierreEt nous as laissé tes inconnu L’homme de Lascaux Dans la grotte de Lascaux,Courent des centaines d' bisons, des rennes, des chevaux,Des cerfs, des vaches et des taureaux...Mais les artistes gĂ©niauxQui ont peint ces animaux,N'ont laissĂ©, sur les parois de Lascaux,Qu'un seul homme et qu'un seul scĂšne pathĂ©tiqueDe chasse au palĂ©olithique Un homme de Cro-MagnonRenversĂ© par un ce qui est Ă©tonnant,Pour ne pas dire renversant,C'est que le seul homme de LascauxAit une tĂȘte d' inconnu Retour au sommaire MĂ©solithique En attente d'un texte adaptĂ© Retour au sommaire NĂ©olithique RĂ©volution NĂ©olithique J’étais nomade et je vagabondais voici sĂ©dentaire, fixĂ© depuis lors. Dans ma hutte de paille, d’argile et de bois,J’ai trouvĂ© le plaisir d’ĂȘtre en un seul bien aprĂšs le feu, les outils et les arts,Le jour s’est relevĂ© sur de nouveaux savoirs. Plus que lassĂ© de ces techniques aguerries,Je m’amuse et je crĂ©e de tout nouveaux et puis je stocke tous les grains de blĂ©,Que chĂšvres et moutons n’ont pas voulu nos armes en cuivre et nos innovations, Faisons vivre alentour cette Gransard-Desmond 1975- / CC BY NC SA, Mai 2020 Nouvelle Ăšre Un jour je me suis dis j’arrĂȘte de courir ! » Et je me suis posĂ© au bord de la riviĂšre. J’ai choisi de changer, j’ai choisi de construire, Et de rendre pour moi la terre nourriciĂšre. Le jour s’est relevĂ© sur de nouveaux savoirs Mes anciennes techniques sont amĂ©liorĂ©es, Je ne voulais plus rien qui soit alĂ©atoire J’ai semĂ©, engrangĂ©, cultivĂ©, Ă©levĂ© ! Dans ma hutte de paille, d’argile et de bois, Le foyer allumĂ© et la couche moĂ«lleuse J’ai trouvĂ© le plaisir d’ĂȘtre Ă  un seul endroit. Alors je dis VoilĂ  ! La vie est prodigieuse ! » Ils diront bien plus tard C’est le NĂ©olithique. Ils ont fait des outils plus affinĂ©s qu’avant, Ils ont creusĂ© les champs, ont rendu domestiques Les animaux sauvages, sont devenus marchands. » Christiane Angibous-Esnault 1947- / CC BY NC SA, Mai 2020 Retour au sommaire Renku tirĂ© de Alsace ViĂȘt-Nam, l'escapade d'un rĂȘve L'histoire de l'AntiquitĂ© Ă  la pĂ©riode contemporaine AntiquitĂ© Les Gaulois Rendus célèbres par Goscinny et Uderzo Qui racontent les aventures de deux héros, L’un petit et mince, et l’autre un peu plus gros Ce sont les Gaulois, ce sont les Gaulois. Arrivés en Gaule vers moins huit cents, Celtes et Grecs ont cohabité pacifiquement. Leurs voisins ont alors dit d’eux, naturellement, Ce sont des Gaulois, ce sont des Gaulois. Excellents agriculteurs et forgerons, Amateurs de cervoise, est alors apparue une question. Inventer le tonneau fut la solution. Ce sont les Gaulois, ce sont les Gaulois ! Et si un jour dans la rue vous croisez Un homme portant moustache, tunique et braies, Alors vous aussi vous pourrez clamer C’est un Gaulois, c’est un Gaulois ! Romain Bernaud Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-lĂ  qui conquit la toison, Et puis est retournĂ©, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son Ăąge ! Quand reverrai-je, hĂ©las, de mon petit village Fumer la cheminĂ©e, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaĂźt le sĂ©jour qu'ont bĂąti mes aĂŻeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaĂźt l'ardoise fine Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit LirĂ©, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la doulceur du Bellay 1522-1560, Les Regrets, sonnet XXXI, Janvier 1558 Retour au sommaire Moyen Âge Chant du chevalier Il Ă©tait noble, il Ă©tait fort. Il se battait pour une reine. Il Ă©tait noble, il Ă©tait fort Et fidĂšle jusqu’à la mort. Il la prit par la main un soir. C’était la plus pauvre des reines Il la prit par la main un soir Et la fit sur le trĂŽne asseoir. Il posa la couronne d’or C’était la plus humble des reines Il posa la couronne d’or Sur sa tĂȘte comme un trĂ©sor. Haut l’épĂ©e, il se tenait droit C’était la plus faible des reines Haut l’épĂ©e, il se tenait droit Pour la dĂ©fendre, elle et son droit. À ses pieds tristes, en vainqueur, C’était la plus triste des reines À ses pieds tristes, en vainqueur, Il mit le monde
 Hors son cƓur. Il mourut pour sa reine un jour. C’était la plus pauvre des reines Il mourut pour sa reine un jour
 Il aimait une autre d’amour. Marie NoĂ«l 1883-1967, Chants d’arriĂšre-saison, 1961 La gargouille Ouille ouille ouille, s’écrie la gargouille ! Si c’est la fête à la grenouille, C’est la fête à mes cervicales, Je n’vous parle pas de mes dorsales, Bref, pas moyen d’aller au bal ! Tout en haut de la cathédrale, J’éloigne les mauvais esprits, Je n’suis pas d’une beauté fatale Mais c’est le rôle de ma vie. D’ailleurs on aime photographier Mon sourire un peu crispé. L’hiver me pose des cheveux blancs Et une barbichette au menton, Sans demander ma permission, C’est vraiment pas du tout marrant. J’adore les giboulées de mars, C’est le moment de faire des farces Une goutte sur le professeur, Une goutte sur Monsieur le curé, Une goutte sur le p’tit facteur, Une goutte sur le gros boucher. Je n’y peux rien si mon sculpteur M’a donné l’envie de rigoler ! Tout l’été à se dessécher Et même pas moyen de bronzer ! Mais je ne suis pas amère Car ma voisine c’est la chimère. On papote comme des commères On ragote comme des vipères En vous regardant passer. Pascal Genneret Retour au sommaire PĂ©riode Moderne Les ConquĂ©rants Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal Que Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines, Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennes Aux bord mystĂ©rieux du monde Occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques, L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; Ou, penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ©s, Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. JosĂ© Maria de HĂ©rĂ©dia 1842-1905, Les TrophĂ©es, Alphonse Lemerre, 1893, p. 111 Retour au sommaire PĂ©riode Contemporaine Rhin romantique, croisiĂšre en haĂŻkus, extrait La maison du berger, extrait Que Dieu guide Ă  son but la vapeur foudroyante Sur le fer des chemins qui traversent les monts, Qu’un ange soit debout sur sa forge bruyante, Quand elle va sous terre ou fait trembler les ponts Et, de ses dents de feu, dĂ©vorant ses chaudiĂšres, Transperce les citĂ©s et saute les riviĂšres, Plus vite que le cerf dans l’ardeur de ses bonds! Oui, si l’ange aux yeux bleus ne veille sur sa route, Et le glaive Ă  la main ne plane et la dĂ©fend, S’il n’a comptĂ© les coups du levier, s’il n’écoute Chaque tour de la roue en son cours triomphant, S’il n’a l’Ɠil sur les eaux et la main sur la braise, Pour jeter en Ă©clats la magique fournaise, Il suffira toujours du caillou d’un enfant. Sur le taureau de fer qui fume, souffle et beugle, L’homme a montĂ© trop tĂŽt. Nul ne connaĂźt encor Quels orages en lui porte ce rude aveugle, Et le gai voyageur lui livre son trĂ©sor!; Son vieux pĂšre et ses fils, il les jette en otage Dans le ventre brĂ»lant du taureau de Carthage, Qui les rejette en cendre aux pieds du dieu de l’or. Alfred de Vigny 1797-1863, recueil Les DestinĂ©es, 1864, p. 17-42 / extrait du poĂšme La maison du berger », I, p. 22-23 Renku extrait de Paris, ma romance Usine de campagne Usine ourlant de laideur grise un champ de blĂ© si honteuse dans sa logique de dresser lĂ  ses murs de briques qu’on la prendrait pour un grand vaisseau naufragĂ©. Sa cheminĂ©e trop haute et qui semble vĂ©tuste distille une fumĂ©e d’hiver que le vent aussitĂŽt conquiert pour tracer dans le ciel un fin chemin d’arbustes. Le lierre et les orties cernent les alentours et la mousse attendrit ses tuiles en leur donnant un air fertile de jachĂšre attendant l’époque des labours. Mais dans l’étĂ© qui dort son haleine est trop forte pour les papillons audacieux et les blĂ©s ont pris l’air soucieux des arbres quand ils voient tomber leurs feuilles mortes. Pierre BĂ©arn 1902-2004, recueil Couleurs d'usine, 1951 Retour au sommaire La fusĂ©e Participer Ă  cette page vous connaissez ou vous avez Ă©crit un poĂšme qui pourrait trouver sa place dans cette liste, n'hĂ©sitez pas Ă  nous le faire savoir en nous Ă©crivant via le formulaire d'ArkĂ©oTopia. Merci de prĂ©ciser le titre du poĂšme, son contenu ainsi que la rĂ©fĂ©rence de sa publication. Si vous en ĂȘtes l'auteur, merci de prĂ©ciser votre nom d'auteur, le titre du poĂšme et son contenu ainsi que l'espace de sa publication. Si votre poĂšme n'a pas Ă©tĂ© publiĂ©, nous le publierons sous licence libre CC BY NA SA cf. ci-dessous.Licence Les poĂšmes indiquĂ©s en licence libre Creative Commons CC sont diffusĂ©s sous les conditions suivantes Ces Ɠuvres sont mises Ă  disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les MĂȘmes Conditions International. Retour au sommaire ConsidĂ©rĂ© comme l’un des maĂźtres du mouvement parnassien, l’écrivain franco-espagnol JosĂ© Maria de Heredia publie en 1893 Les TrophĂ©es, dans lequel l’homme de lettres s’attache Ă  retracer l’histoire de notre monde. C’est de son unique recueil que sont extraits Les ConquĂ©rants, ou conquistadores, ces aventuriers en partance pour le Nouveau Monde dont les voyages ne sont pas Ă©trangers Ă  son passĂ©. NĂ© Ă  Santiago de Cuba et dĂ©barquĂ© en France Ă  l’ñge de 9 ans, l’auteur retourne dans son pays natal en 1859 pour y approfondir son apprentissage de la langue et de la littĂ©rature espagnoles. Les conquĂ©rants Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos, de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal Que Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines, Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennes Aux bords mystĂ©rieux du monde occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques, L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; OĂč, penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ© Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. JosĂ© Maria de Heredia 1842-1905 Les conquĂ©rants, extrait du recueil Les TrophĂ©es 1893 Navigation de l’article LES CONQUERANTS Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rĂȘve hĂ©roique et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal Que Cipango murit dans ses mines lointaines, Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennes Aux bords mystĂ©rieux du monde occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques, L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d'un mirage dorĂ©; OĂč, penchĂ©s Ă  l'avant de blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ© Du fond de l'Ocean des Ă©toiles nouvelles. Jose Maria de HEREDIA Le langage poĂ©tique 2 . En quoi s’agit-il d’un sonnet ? Ce poĂšme est un sonnet composĂ© de quatre strophes deux quatrains et deux tercets en alexandrins 12 syllabes, avec des rimes embrassĂ©es. 3. En quoi les deux quatrains s’opposent-ils aux deux tercets ? Emettez une hypothĂšse. Deux quatrains pour Ă©voquer l'action, la conquĂȘte et deux tercets pour Ă©voquer, au travers du dĂ©cor, le repos, le rĂȘve et de nouvelles dĂ©couvertes et le mystĂ©rieux. Dans les deux quatrains il Ă©voque l’hĂ©roĂźsme De Palos de Morguer, routiers et capitaines - Partaient ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal - Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal. Dans les deux tercets il passe au mystĂšre. - Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal - Enchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© 4. Qui sont Les personnages ? Relevez les mots qui les dĂ©signent et les caractĂ©risent. Quels sont les lieux et l’époque Ă©voquĂ©s ? - Les lieux De Palos de Moguer – Cipango – Monde occidental - Epoque fin du XVĂšme - dĂ©but du XVIĂšme siĂšcle - les personnages Les conquĂ©rants les qui les dĂ©signent sont routiers , gerfauts 5. Dans les quatrains, analysez l’état d’esprit des personnages et leur motivation. Pour rĂ©pondre ; a - Analysez la comparaison de la premiĂšre strophe et relevez les termes qui Ă©voquent la violence. - Comme un vol de gerfauts Il compare les hommes aux oiseaux de proie - routiers et capitaines b Analysez la figure de style utilisĂ©e dans l’expression le fabuleux mĂ©tal dĂ©signe-t-elle ? - de l’or 6. Dans les tercets, en quoi l’état d’esprit des personnages et leur motivation ont-ils Ă©voluĂ© ? Pour rĂ©pondre a Relevez le champ lexical du dĂ©paysement et du mystĂšre. - mystĂšre Bords mystĂ©rieux enchantait- mirage dorĂ© - DĂ©paysement b PrĂ©cisez les deux sens que peuvent revĂȘtir l’adjectif fabuleux ainsi que l’expression mirage dorĂ© Lecture finale et visĂ©e 7. Relisez le sonnet. a En quoi ce sonnet revĂȘt-il une dimension historique ? b Quel rĂȘve de chaque homme ce sonnet peut-il illustrer ? Le rĂȘve de la richesse et du pouvoir Ce blog est personnel, la rĂ©daction n’est pas Ă  l’origine de ses contenus. J’ai un ami qui m’a demandĂ©, il y a trois ans, de faire son Ă©loge funĂšbre. De son vivant, Ă©videmment ! Il partait du principe bien Ă©tabli que l’on ne nous trouve jamais autant de qualitĂ© que lorsqu’on est mort !Allez les vers !Et donc, Ă  l’occasion d’une somptueuse bringue que nous fĂźmes au siĂšge de la Commune Libre de Bandol, j’ai tissĂ© Ă  cet ami un costard dithyrambique Ă  faire rire et pleurer toute la population de la Puis nous avons bu jusqu’à plus soif de ces superbes crus oĂč le mourvĂšdre trouve sa plus belle expression
 Mon ami n'en est pas mort !Pour vous dire que depuis hier, les ondes Ă  bourrage de crĂąne, les lucarnes Ă  dĂ©cerveler, les feuilles Ă  mensonges dĂ©goulinent littĂ©ralement de belles et bonnes paroles encensant le citoyen Seguin Philippe. Il y en a de sincĂšres, comme celles de Fillon et de Guenaud ; mais il en est d’autres qui suscitent un sourire sarcastique, comme celles de papet Chirac, lui qui a larguĂ© Seguin – qui l’avait fait gagner – en lui prĂ©fĂ©rant JuppĂ© Ă  Matignon ; et il y en a qui font franchement se tordre, ou qui donnent envie de dĂ©gueuler tant elles puent le cynisme celle du Grande Laxatif de l’ElysĂ©e, Microlax 1er !S’il en est un qui a dĂ» franchement rigoler, qui a dĂ» sabler le coca, qui a dĂ» respirer un peu mieux, c’est lui ! Parce que le Flamboyant Emmerdeur qu’était le premier prĂ©sident de la Cour des Comptes ne lui faisait pas de cadeau au Plus Grand Nain du Monde coĂ»t de la prĂ©sidence française de l'Union EuropĂ©enne, affaire des sondages de l'ElysĂ©e, sommet de l'Union pour la MĂ©diterranĂ©e, qui a jetĂ© par les fenĂȘtres 1 072 437 euros pour 200 personnes, soit euros par invitĂ© », stupiditĂ© de la baisse de la TVA dans la restauration, contrĂŽle des dĂ©penses de l'ElysĂ©e, envolĂ©e des dĂ©ficits publics, etc., etc..Le superbe bouledogue Ă  grande gueule qu’était Seguin, je l’apprĂ©ciais, bien qu’étant Ă  mille lieux de son bord. Parce qu’il Ă©tait HONNÊTE. Une qualitĂ© si anachronique dans le mundillo politico Ă©conomique actuel
Comme disait le Tonitruant TDC TVM tous des cons, tout va mal »A diable Philippe. Je vais boire Ă  ta mĂ©moire ! Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines,De Palos de Moguer, routiers et capitainesPartaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©talQue Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines,Ey les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennesAux bords mystĂ©rieux du monde Occidental1. Chaque soir espĂ©rant des lendemains Ă©piques,L’azur phosphorescent de la mer des TropiquesEnchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; Ou, penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles,Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ©Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. Les conquerants de heredia L’épistĂ©mologie de la sĂ©miotique Ă©tant rĂ©solument analytique, il convient d’identifier le tout que l’analyse se propose justement de rĂ©soudre. La question s’impose d’elle-mĂȘme comment apprĂ©hender ce tout transphrastique ? L’analyse des textes littĂ©raires pose la question du dĂ©coupage. Ce dernier doit ĂȘtre conduit en fonction des catĂ©gories que la thĂ©orie reconnaĂźt comme pertinentes. À cet Ă©gard, l’hypothĂšse tensive reconnaĂźt comme directeurs les modes sĂ©miotiques, les valences et les valeurs. Les modes sĂ©miotiques L’hypothĂšse relative aux modes sĂ©miotiques2 peut contribuer Ă  l’identification du texte comme totalitĂ© organique. Nous aimerions, Ă  cĂŽtĂ© du concept de modalitĂ©, qui a fait ses preuves, non pas introduire, mais Ă©tendre la notion de mode, qui a cours en linguistique et en sĂ©miotique en linguistique avec les modes du verbe ; en sĂ©miotique avec la problĂ©matique des modes d’existence inaugurĂ©e par Saussure et Ă©tendue par Greimas. La dĂ©finition du “mode de
” par le Micro-Robert des Ă©coliers Ă©nonce “forme particuliĂšre sous laquelle se prĂ©sente un fait, s’accomplit une action”. À ce jour et sans prĂȘter au chiffre trois une vertu occulte, nous distinguons trois modes, trois styles sĂ©miotiques le mode d’efficience, le mode d’existence et le mode de jonction. Le mode d’efficience dĂ©signe la maniĂšre dont une grandeur s’installe dans le champ de prĂ©sence. Plus simplement, la reconnaissance du mode d’efficience est constituĂ©e par la rĂ©ponse Ă  la question la grandeur pĂ©nĂštre-t-elle dans le champ de prĂ©sence du sujet selon le survenir ou bien selon le parvenir ? L’antĂ©position de cette question fait signe Ă  l’hypothĂšse selon laquelle toute grandeur ou suite de grandeurs est sous condition de tempo le survenir est le plan de l’expression de la vitesse, laquelle est dĂ©finie par sa limite, c’est-Ă -dire par le fait que le sujet pour telle valeur n’est plus en mesure de suivre ; le parvenir est le plan de l’expression de la lenteur ; cette lenteur n’est pas quelconque ; elle renvoie aux contre-programmes que l’action du sujet rencontre et qui sont autant de freins pour lui. Le second mode sĂ©miotique, le mode d’existence, a pour schizie opĂ©ratoire le couple visĂ©e ou saisie ? La visĂ©e dĂ©signe le rapport du sujet aux grandeurs actualisĂ©es qu’il convoite ou qu’il rejette. Ce mode transforme l’absence et la privation en prĂ©sences agissantes. La visĂ©e se prĂ©sente comme le corrĂ©lat subjectal du parvenir. En effet, pour le sujet dĂ©sirant, la lenteur est anticipatrice ; elle permet au sujet de “voir venir” et de se tenir prĂȘt ; Ă  l’inverse, la vitesse aveugle et exhibe le retard du sujet sur l’évĂ©nement survenu. Le corrĂ©lat subjectal de la vitesse subie est la saisie, et aprĂšs catalyse le saisissement. Le mode d’existence est dans la dĂ©pendance du mode d’efficience la vitesse est au principe de la saisie, de l’étonnement, tandis que la lenteur est au principe de la visĂ©e et de l’attente qu’elle inaugure. Le troisiĂšme mode, la jonction, concerne le rapport de la grandeur au champ de prĂ©sence dans lequel elle pĂ©nĂštre. L’interrogation pertinente convoque le couple implication ou concession ? La grandeur advenant est-elle en concordance avec les grandeurs dĂ©jĂ  Ă©tablies ? Si tel est le cas, nous dirons que la relation est implicative et conforme au droit ; si tel n’est pas le cas, nous dirons que la relation est concessive, c’est-Ă -dire Ă©tayĂ©e par un bien que lequel pose la prĂ©sence de la grandeur au sein du champ de prĂ©sence comme une prĂ©sence de fait et non de droit. RapportĂ© au mode d’efficience, le sonnet de HĂ©rĂ©dia prĂ©sente deux caractĂ©ristiques le premier quatrain prĂ©sente des figures du survenir, mais le sonnet Ă©tant sous le signe du ralentissement, les “conquĂ©rants” se transforment sous nos yeux en contemplants conquĂ©rants ↓ accĂ©lĂ©ration contemplants ↓ ralentissement Le couple [conquĂ©rant vs contemplant] constitue l’espace sĂ©miotique Ă  un double point de vue du point de vue paradigmatique, HĂ©rĂ©dia dĂ©passe l’opposition doxale courante de ces deux rĂŽles thĂ©matiques en posant une complexitĂ© concessive [conquĂ©rant vs contemplant → conquĂ©rant + contemplant]. Selon le point de vue que l’on adopte, le sonnet se prĂ©sente comme un changement ou un dĂ©placement de paradigme. Ce point accordĂ©, les contemplants s’inscrivent comme une figure du parvenir. Du point de vue syntaxique, les contemplants sont une figure du devenir. Les valeurs Les modes sĂ©miotiques partagent le gouvernement du sens avec la problĂ©matique des valeurs. Le terme de valeur Ă©tant fortement poly­sĂ©mique, nous devons prĂ©ciser notre acception personnelle. Pour l’essentiel, la sĂ©miotique retient deux acceptions quasiment Ă©trangĂšres l’une Ă  l’autre i la valeur saussurienne porteuse de la prĂ©cieuse diffĂ©rence constitutive de la signification ; ii selon le modĂšle dĂ©rivĂ© de la narrativitĂ© proppienne, la valeur dĂ©signe la propriĂ©tĂ© des grandeurs qui font l’objet de la quĂȘte et qui motivent l’engagement du hĂ©ros dans l’action. Pour sa part, la sĂ©miotique tensive a Ă©bauchĂ© un paradigme proprement sĂ©miotique Ă  partir des dimensions au principe de l’espace tensif l’intensitĂ© et l’extensitĂ©. Si l’intensitĂ© a pour dualitĂ© constitutive le couple [fort vs faible], l’extensitĂ© a pour dualitĂ© constitutive le couple [concentrĂ© vs diffus]. Dans la perspective hjelmslevienne, la signification se prĂ©sente comme une intersection3» de dimensions. À cet Ă©gard, deux inter­sections» se dĂ©tachent [fort/concentrĂ©] et [faible/diffus]. L’hypothĂšse tensive recueille la composition fort/concentrĂ©] comme la dĂ©finition-analyse de la valeur d’absolu et la composition [faible/diffus] comme la dĂ©finition-analyse de la valeur d’univers. Exclusives, les valeurs d’absolu visent l’unicitĂ©, la “spĂ©cialitĂ©â€ ; du point de vue discursif, elles sont rĂ©alisĂ©es par des opĂ©rations de tri, de sĂ©lection qui sont du ressort de la syntaxe extensive. À l’inverse, les valeurs d’univers supposent des opĂ©rations de mĂ©lange ayant pour finalitĂ© l’universel valeur d’absolu ↓ unicitĂ© valeur d’univers ↓ universalitĂ© Le poĂšme procĂšde Ă  plusieurs opĂ©rations de tri. La premiĂšre relĂšve du lexique, du dictionnaire image du “conquĂ©rant”, le “gerfaut” est l’abou­tissant de trois opĂ©rations de tri d’abord dĂ©gagement de la classe des oiseaux Ă  partir des animĂ©s, dĂ©gagement de la classe des rapaces Ă  partir des oiseaux, dĂ©gagement du gerfaut Ă  partir de la classe des rapaces. La comparaison dans le vers inaugural Ă©tablit la dynamique du texte qui a pour plan de l’expression la disjonction entre le lieu virtualisĂ©, le lieu quittĂ©, et le lieu actualisĂ©, le lieu d’arrivĂ©e. Pour le comparant lieu virtualisĂ© ↓ le charnier lieu actualisĂ© ↓ le vol → l’ouvert La comparaison qui lance le poĂšme introduit une Ă©quivalence entre les “gerfauts” et les “conquĂ©rants” que l’on peut entendre ainsi le “gerfaut” est un syncrĂ©tisme qui est rĂ©solu en ces termes les “conquĂ©rants” “ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal” sont une figure ambivalente positive dans la mesure oĂč leur “rĂȘve” est hĂ©roĂŻque”, nĂ©gative parce que ce rĂȘve est “brutal”. Le “gerfaut” est admirĂ© comme rapace et blĂąmĂ© comme prĂ©dateur. Le parallĂ©lisme s’établit ainsi Gerfaut → puissance de l’envol ↓ prĂ©dateur cruel ↓ conquĂ©rant → hĂ©roĂŻsme brutalitĂ© La configuration du “dĂ©part” ici particuliĂšrement tonique est le signifiant du dĂ©laissement des valeurs d’univers et de l’adoption des valeurs d’absolu. Les “conquĂ©rants” renoncent Ă  la gesticulation “fatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines” et deviennent des sujets de quĂȘte qui pourraient souscrire aux derniers vers du poĂšme Le voyage de Baudelaire Nous voulons, tant ce feu nous brĂ»le le cerveau,Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! En vertu de la place qu’il occupe dans le poĂšme, le jaillissement du “gerfaut” confiĂ© Ă  la prĂ©position “hors de” ouvre l’extĂ©rioritĂ© ; le procĂšs retenu, Ă  savoir le puissant verbe “partir”, donne Ă  l’inchoativitĂ© sa plus grande vigueur, puisque “partir” c’est, selon le dictionnaire, “se mettre en mouvement pour quitter un lieu”, ou encore “passer de l’immobilitĂ© Ă  un mouvement rapide”. Les “gerfauts” et les “conquĂ©rants” partagent donc le mĂȘme tempo, le mĂȘme Ă©lan. Il y a une concordance tonique indĂ©niable entre la violence de l’arrachement et le tempo de l’essor. L’espace du non ici se partage ainsi lieu virtualisĂ© ↓ Palos de Moguer lieu actualisĂ© ↓ Cipango → le lointain Une concessivitĂ© discrĂšte sous-tend l’énoncĂ© bien que proche, l’espace de la partance, Palos de Moguer», est quittĂ©, dans l’exacte mesure oĂč l’espace de la destination, Cipango», bien que lointain est visĂ©. Le lointain est rapprochĂ©, tandis que le proche est Ă©loignĂ©. Nous produirons deux autres occurrences du “dĂ©part”. La premiĂšre est empruntĂ©e au recueil des Illuminations de Rimbaud DÉPARTAssez vu. La vision s’est rencontrĂ©e Ă  tous les eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et connu. Les arrĂȘts de la vie. – O Rumeurs et Visions !DĂ©part dans l’affection et le bruit neufs ! Notre seconde expression du dĂ©part est empruntĂ©e Ă  la belle analyse par Claudel du tableau de Rembrandt La Ronde de Nuit On part ! EquipĂ© de toutes sortes d’armes, coiffĂ© comme au hasard de toutes sortes de chapeaux, tout le personnel hĂ©tĂ©roclite de notre imagination s’est mis en marche Ă  la conquĂȘte de ce qui n’existe pas encore, et dans le coin Ă  gauche ce nain comique qui s’est chargĂ© de la corne et de la pointe de toute l’entreprise est celui qui court le plus vite4.» Les valences L’hypothĂšse tensive distingue d’une part les valences intensives, d’autre part les valences extensives. Les valences intensives comprennent dans l’état actuel de la question le tempo et la tonicitĂ©, les valences extensives comprennent la temporalitĂ© et la spatialitĂ©. Formuler une signification revient Ă  qualifier un procĂšs ou un Ă©tat sous les quatre sous-dimensions indiquĂ©es. Le tempo Sous le rapport de la vitesse la direction globale du sonnet est relativement aisĂ©e Ă  dĂ©clarer puisque le sonnet est de part en part sous le signe de la dĂ©cĂ©lĂ©ration et, selon la convention que nous avons posĂ©e ailleurs, le texte va de l’attĂ©nuation de la vitesse Ă  son amenuisement ; dans les limites du sonnet, la matrice complĂšte se prĂ©sente ainsi surcontraire tonique ↓ sous-contraire tonique ↓ sous-contraire atone ↓ surcontraire atone ↓ partaient allaient inclinaient regardaient prĂ©cipitation vitesse lenteur immobilitĂ© attĂ©nuation amenuisement Les “conquĂ©rants” sont Ă  leur corps dĂ©fendant solidaires de la sĂ©quence de l’attĂ©nuation dans l’exacte mesure oĂč les contemplants sont accordĂ©s Ă  la dynamique de l’amenuisement. La tonicitĂ© Le traitement de la sous-dimension de la tonicitĂ© concerne ici l’imaginaire, c’est-Ă -dire la relation du sujet dĂ©sirant Ă  l’objet dĂ©sirĂ©. Pour les “conquĂ©rants”, l’objet dĂ©sirĂ© est modalisĂ© comme “fabuleux”, assertion qui est motivĂ©e par le sixiĂšme vers Que Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines, L’or se prĂ©sente comme porteur d’une charge mythique certaine. Si le faire des “conquĂ©rants” procĂšde d’un investissement mythique, le faire des contemplants a lieu, lui, dans une sphĂšre onirique. Les rĂ©gimes subjectaux des “conquĂ©rants” et des contemplants sont en opposition l’un avec l’autre. L’état des “conquĂ©rants” est signifiĂ© par la locution “ivre de”, que le Petit Robert glose ainsi “Qui est transportĂ© hors de soi sous l’effet de quelque Ă©motion violente.” Cette tonalisation entre en contraste avec l’atonisation euphorique affectant les contemplants. La divergence entre les “conquĂ©rants” et les contemplants est stratifiĂ©e actants → conquĂ©rants ↓ contemplants ↓ objet → “fabuleux mĂ©tal” ”mirage dorĂ©â€ procĂšs → affrontement enchantement disposition du sujet → mobilisation abandon isotopie → mythologie onirisme Toutefois, il convient de souligner que les “conquĂ©rants” comme les contemplants visent le degrĂ© supĂ©rieur de la valence le “mĂ©tal” est jugĂ© “fabuleux” en rĂ©sonance avec la visĂ©e de l’“enchantement”, puisque “enchanter”, c’est “remplir d’un vif plaisir, satisfaire au plus haut point.” Le schĂ©ma de la tonicitĂ© propre Ă  ce sonnet s’établit ainsi les “conquĂ©rants” ↓ les contemplants ↓ tonalisation atonisation plus de plus plus de moins La substitution des contemplants aux “conquĂ©rants” permet de rĂ©soudre, d’amortir, de rĂ©sorber la tonicitĂ© que les “conquĂ©rants”-gerfauts ont projetĂ©e dans le champ de prĂ©sence. La temporalitĂ© La temporalitĂ© ne pose pas de problĂšme particulier, puisque la rection de l’extensitĂ© par l’intensitĂ© s’étend Ă  la rection de la temporalitĂ© par le tempo. Selon cette mĂȘme rection, l’accĂ©lĂ©ration abrĂšge la durĂ©e, tandis que le ralentissement allonge cette mĂȘme durĂ©e. Que se passe-t-il lorsque le tempo est nul ? Si les contemplants regardent monter les Ă©toiles», que voient-ils ? L’ascension des Ă©toiles Ă©chappant Ă  la perception, ils “voient le temps”, le progrĂšs mĂȘme de la durĂ©e, de ce je ne sais quoi qui fait que le /bref/ finit par se retirer devant le /long/, hypothĂšse en concordance avec le point de vue qui veut que les grandeurs sĂ©miotiques soient d’abord des mesures. Un fragment des Cahiers de ValĂ©ry pointe ce mystĂšre Calme – PrĂȘtre de KronosÔ Temps –Quoique rien ne se passe de sensibleQuelque chose – on ne sait immobile que l’on est au seind’un lieu immobile aux yeux et aux sensagit-il par lĂ  ?5» La spatialitĂ© Compte tenu de la structure cloisonnĂ©e de l’espace propre Ă  ce sonnet, la sĂ©miotique de l’espace comprend deux jeux de catĂ©gories simples i des dĂ©placements qui sont selon le cas des rapprochements ou des Ă©loignements ; ii des dĂ©placements qui sont selon le cas des entrĂ©es ou des sorties. À partir de ce jeu de rĂ©duit de possibilitĂ©s, il est possible de dĂ©crire raisonnablement le parcours des sujets et des objets dans le sonnet. Les “conquĂ©rants” s’éloignent de l’Espagne et se rapprochent de l’espace tropical ; les contemplants, tout en demeurant dans l’espace tropical, modifient l’orientation de cet espace la verticalitĂ© l’emporte sur l’horizontalitĂ© ; l’espace perçu prĂ©vaut sur l’espace onirique. Pour ce qui regarde les objets, l’or est destinĂ© Ă  sortir du monde souterrain ; les â€œĂ©toiles” sortent du fond de l’ocĂ©an et s’établissent en un ciel ignorĂ©.» Du point de vue spatial, le texte opĂšre la conjonction de l’informateur, les Ă©toiles», et de l’observateur les contemplants. Quant Ă  l’objet, l’or dĂ©fini comme concentrĂ©, difficilement accessible et liĂ© Ă  la prĂ©dation, fait place aux Ă©toiles» qui sont rĂ©pandues, accessibles et solidaires de l’apaisement. Dans ces conditions, l’évĂ©nement propre Ă  ce texte peut ĂȘtre reconnu il apparaĂźt que l’or, valeur d’absolu, se retire devant les imprĂ©vues Ă©toiles nouvelles» porteuses, elles, d’une valeur d’univers. De l’accord au dĂ©saccord Une tension peut ĂȘtre formulĂ©e comme systĂšme ou comme procĂšs. Si la recherche des valences intensives et extensives concerne le systĂšme, qu’en est-il du procĂšs ? Le procĂšs ayant pour visĂ©e spĂ©cifique le devenir des valences, cette orientation signifie que notre sonnet pointe la transfor­mation des “conquĂ©rants“ en contemplants. Dans la perspective greimas­sienne, c’est le carrĂ© sĂ©miotique qui est chargĂ© de traiter cette transformation. Du point de vue tensif, cette transformation a pour assiette les sub-valences intensives et extensives retenues, mais ce n’est pas la nĂ©gation qui dirige la transformation c’est la transformation qui dirige la nĂ©gation. Ainsi, si nous envisageons la sub-valence – dĂ©cisive – de tempo selon la perspective greimassienne, la nĂ©gation de la vitesse aboutit Ă  la lenteur, mais que recouvre exactement ici la nĂ©gation ? Selon l’hypothĂšse tensive, le devenir procĂšde Ă  un ralentissement qui se prĂ©sente comme une attĂ©nuation, puis comme un amenuisement. La nĂ©gation devient la marque aspectuelle d’une progressivitĂ©, nĂ©gative pour la vitesse, positive pour la lenteur. Les “conquĂ©rants” deviennent des contemplants si et seulement si la vitesse est freinĂ©e, la tonicitĂ©, consommĂ©e, la temporalitĂ©, allongĂ©e, et la spatialitĂ©, ouverte. Le procĂšs traverse le systĂšme des sub-valences reconnues conquĂ©rants → ralentissement → contemplants atonisation allongement ouverture La transformation inverse des contemplants en “conquĂ©rants” peut ĂȘtre envisagĂ©e comme possibilitĂ© conquĂ©rants ← accĂ©lĂ©ration ← contemplants tonalisation abrĂšgement fermeture Les notions d’accord, par exemple l’accord du sujet et du verbe en français, et de concordance, par exemple la concordance des temps verbaux, appartiennent Ă  la grammaire courante des discours. L’accord rend possible le dĂ©saccord, l’antagonisation. Un exemple empruntĂ© Ă  la pratique sportive Ă©claire cette dĂ©pendance. Un “bon” match de tennis pour l’observateur demande que les talents des deux adversaires soient voisins ; si l’inĂ©galitĂ© est trĂšs forte, la partie est frappĂ©e de nullitĂ© ; virtualisĂ©e, la victoire “compte pour du beurre” ; les matchs de qualification sont chargĂ©s de trier les deux meilleurs joueurs du moment et d’éviter une inĂ©galitĂ© fĂącheuse pour l’intĂ©rĂȘt du jeu. Le motif bien connu de l’identitĂ© et de la complĂ©mentaritĂ© des contraires se rappelle Ă  nous, mais il nous semble plus juste d’admettre que les termes d’une alternance sont co-dĂ©finis, reconnus co-valents, c’est-Ă -dire que leur contenu est tributaire des places remarquables qu’ils occupent dans l’espace tensif. Le conflit Ă  lui seul ne rend pas compte des paradoxes du devenir les ressemblants se haĂŻssent et s’affrontent, tandis que les dissemblants s’apprĂ©cient et s’entendent. Soit Pour finir Il semble raisonnable de penser qu’une structure bien faite compose l’accord et le dĂ©saccord. Nous prendrons comme exemple la rĂ©flexion sur la rime telle qu’elle a Ă©tĂ© conduite en France dans la seconde moitiĂ© du 19Ăšme siĂšcle. En effet, les poĂštes français ont accordĂ© Ă  la rime une prĂ©cellence manifeste. Au titre de l’accord, les rimes devaient ĂȘtre riches, mais au titre du dĂ©saccord le poĂšte devait Ă©viter de faire rimer des lexĂšmes appartenant Ă  la mĂȘme famille grammaticale, comme par exemple deux participes prĂ©sents en –ant6. Mais il y a plus les bonnes rimes devaient si possible ajuster des lexĂšmes antithĂ©tiques Votre rime sera riche et belle et elle sera variĂ©e impeccablement riche et variĂ©e ! C'est-Ă -dire que vous ferez rimer ensemble, autant qu'il se pourra, des mots trĂšs-semblables entre eux comme sons, et trĂšs-diffĂ©rents entre eux comme sens7. » mĂ©diocritĂ© ↓ excellence ↓ expression → suffisance richesse contenu → proximitĂ© distance La reconnaissance de la rime comme modĂšle universel de la dĂ©marche esthĂ©tique a Ă©tĂ© proposĂ©e par Hopkins Dans son essai sur la SantĂ© et la DĂ©gradation dans l'Art, il [Hopkins] avait Ă©tabli que toute comparaison implique les principes de dualisme, pluralitĂ©, rĂ©pĂ©tition, parallĂ©lisme. À prĂ©sent, dans un essai sur l'Origine du Beau, il dĂ©montre que toutes les formes de beautĂ© dans la nature et dans l'art sont des versions diffĂ©rentes de la relation qui permet Ă  des objets diffĂ©rents mais similaires de coexister. “On peut, dit-il, dĂ©finir cette relation sous sa forme la plus gĂ©nĂ©rale en disant ... la ressemblance implique la dissemblance et inversement. En consĂ©quence et mĂ©taphysiquement on peut appeler rime toute forme de Pour finir DĂšs lors qu’une grandeur est reconnue comme une catĂ©gorie pertinente se pose la question de son intĂ©gration dans le corpus thĂ©orique retenu. Selon les termes de l’hypothĂšse tensive, la dimension paradigmatique a pour fonctifs la tension entre l’implication et la concession, tandis que la dimension syntagmatique a pour fonctifs la tension entre programme et contre-programme. L’intĂ©gration de ces tensions prend la forme suivante la concession advient lorsque le contre-programme prĂ©vaut sur le programme ; la concession tĂ©moigne de l’existence d’un dĂ©saccord qu’elle surmonte, tandis que l’implication advient lorsque le programme l’emporte sur le contre-programme en vertu d’un accord sous-jacent. Soit Le tableau correspondant se prĂ©sente ainsi syncrĂ©tisme ↓ rĂ©solution ↓ accord → implication programme >contre-programme dĂ©saccord → concession contre-programme > programme La portĂ©e de l’accord et du dĂ©saccord s’explique, nous semble-t-il, par leur rĂ©fĂ©rence Ă  la dualitĂ© constitutive du mode de jonction, Ă  savoir que l’implication prĂ©visible et prĂ©dictive renvoie Ă  la domination du programme sur le contre-programme, tandis que la concession Ă©vĂ©ne­mentielle et non prĂ©dictive renvoie, elle, Ă  la domination du contre-programme sur le programme. Octobre 2012

comme un vol de gerfaut hors du charnier natal